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Dossier n°11 – Les habitants d’Occitanie parlent de leur territoire

Contextualisation

Le Printemps des Paysages est né en 2018 de la rencontre du Printemps des Poètes et du Bureau des Paysages du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire. Cette initiative en partage entend interroger la notion de Paysage par le regard croisé des poètes avec celui des professionnels de l’aménagement du territoire. Les paysages sont le plus souvent représentés par des photographies qui ne
rendent pas toujours compte des mondes intérieurs des habitants des territoires, chacun regardant les clichés par le filtre de sa culture, ses besoins et projets professionnels ou personnels, de ses sentiments et de sa mémoire.
Leur mise en récit, même bref, par leurs habitants, apporte ici le pas de côté nécessaire aux réalités techniques de terrain des politiques territoriales dans le but de produire une lecture originale et de donner des pistes de compréhension nouvelle sur l’espace régional et surtout révéler les déterminants des actions de chacun sur les territoires, souvent exprimés à postériori de l’élaboration des projets.

Les paysages d’Occitanie sont constitués de quatre grande familles de territoires très différents : les contreforts du Massif central, les montagnes et vallées des Pyrénées, les plaines et collines des bassins de l’Aude, la Garonne et de l’Adour, et le littoral, les côtes et arrières-côtes méditerranéennes.

Les aménageurs et gestionnaires de ces territoires connaissent rarement les valeurs que leur attribuent leurs habitants, alors même que celles-ci pourraient fonder la qualité des projets d’aménagement, de restauration et les conditions de gestion partagée des espaces une fois les projets réalisés. Sait-on même pourquoi et comment ils sont aimés ? Sont-ils aimés pour ce qu’ils sont, pour ce que les habitants pensent qu’ils sont, pour ce qu’ils pourraient être, ou pour la mémoire, personnelle et collective,
de ce qu’ils ont été ? Sûrement un peu tout cela à la fois, qu’il conviendrait de sonder, d’objectiver pour aider les collectivités territoriales à assumer leurs responsabilités.

L’écriture, la mise en récit est aussi le moyen de faire surgir ou resurgir les liens profonds qui unissent les hommes à leur terre, et, en filigrane, les questions de notre société : nos conditions d’équilibre affectif et écologique, et comment cette mise en récit peut renouveler nos relations au territoire, nos manières d’y vivre ensemble, notre capacité à inventer un chemin, une pensée et des actions renouvelées pour un territoire durable.

Connaître les réponses à ces questions est une condition de l’existence d’une véritable politique publique des paysages, cohérente avec la définition même de la loi : une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels ou humains et de leurs interrelations dynamiques. C’est aussi une condition de possibilité de débat public objectivé, fertile, sincère et responsable devant l’avenir des territoires.

Déclinaison en Occitanie

En 2019, cette initiative nationale du Printemps des paysages est ainsi l’occasion d’interroger les habitants permanents ou occasionnels sur leur perception personnelle du paysage et d’un paysage en particulier en région Occitanie exclusivement. Cette enquête en ligne sur le site de la DREAL Occitanie s’est déroulée du 6 juin au 31 décembre 2019. Elle se prolonge en 2020 d’un travail mené par les rectorats de Toulouse et de Montpellier à destination de leurs établissements scolaires.

Contrairement aux questionnaires habituels, celui-ci est fondé sur la base de questions ouvertes, permettant une libre expression.

Le recueil des données était ainsi structuré :

  • Des informations sur le contributeur — un homme ou une femme, son âge, son statut de résident. Il pouvait demander l’anonymat ou donner son identité et ses coordonnées.
  • „„ Des informations sur le paysage décrit — un nom, un lieu, avec la nécessité de préciser le département d’appartenance.
  • „„ Des informations sur les valeurs paysagères :
    • „„ la valeur d’usage,
    • „„ la valeur esthétique,
    • „„ la valeur de mémoire (l’histoire du lieu, mon histoire face à ce lieu, l’histoire que je veux transmettre).

Au-delà de ces réponses, un commentaire complétant les réponses était possible pour enrichir le propos.